Ensemble autel, châsse et deux crédences (autel de saint Vincent de Paul)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Saint-Vincent-de-Paul

L'ancienne chapelle de Buglose possédait dès le XVIIIe siècle, dans son collatéral droit, un autel dédié à saint Vincent de Paul (canonisé en 1737). Le meuble actuel en calcaire tendre, qui présente la particularité de comporter une châsse métallique en lieu et place du tabernacle, a été fourni en 1857 par le marbrier bordelais Bernard Jabouin (1810-1889) en même temps que l'autel de saint Joseph (aujourd'hui supprimé). Jabouin reçut un premier acompte de 1.800 francs le 27 juin 1857, puis plusieurs versements les 30 mai 1858 (1.756,25 francs), 27 octobre 1858 (1.000 francs), 7 août 1859 (1.000 francs) et 24 février 1860 (final paiement de 1.540,50 francs). En mai 1858, le peintre montois Louis-Anselme Longa (1809-1869), auteur du décor mural du chœur du nouvel édifice, reçut en outre une somme de 250 francs pour les "peintures de l'autel de saint Vincent de Paul". Il est possible toutefois qu'il s'agisse là encore de peintures murales et non de la mise en couleurs de l'autel lui-même : la chapelle comportait en effet, comme le montre des photographies anciennes, un décor mural à tentures feintes et semis de monogrammes SJ (voir la photographie du Guide illustré du pèlerin de Buglose).

La châsse néogothique qui tient lieu de tabernacle fut, comme le révèle le registre de dépenses de la fabrique, payée en avril 1858 au bronzier parisien Louis Bachelet par l'intermédiaire de Jabouin, pour une somme totale de 1.405,85 francs. Le cadre-reliquaire contenu à l'intérieur est un remploi, datant probablement du début du XIXe siècle. En même temps que la châsse, Bachelet livrait également, au prix de 1.152,80 francs, "un grand ciboire" qui ne peut être toutefois confondu avec celui, daté 1867, actuellement conservé dans le trésor de la basilique.

L'autel, aujourd'hui adossé au mur nord de la chapelle, était originellement placé en avant du pan axial à l'est, où il était surmonté de la statue de Vincent de Paul d'après Pietro Bracci et encadré par les deux reliefs dédiés aux lazaristes et aux filles de la Charité, vestiges du décor XVIIIe siècle de la chapelle. Cette disposition, encore en vigueur en 1970, est visible sur une photographie publiée par L. Cazaunau et J. Lesbats (p. 93). A cette date, le décor peint ornemental des murs et de la voûte avait déjà été supprimé et la position originelle des deux reliefs (les lazaristes à gauche, les filles de la Charité à droite) intervertie, rendant incompréhensible les gestes et regards des personnages, désormais tournés vers le spectateur et non vers l'effigie du saint.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 19e siècle (incertitude)

Dates

1857, daté par source

1858, daté par source

Auteurs Auteur : Jabouin Bernard

Marbrier-sculpteur à Bordeaux, dit Jabouin aîné.

, marbrier (attribution par source)
Auteur : Longa Louis-Anselme

Peintre né à Mont-de-Marsan le 4 avril 1809 et mort dans la même ville le 13 décembre 1869 ; fils cadet de l'orfèvre Jacques Longa (1769-1822) et petit-fils par sa mère de l'orfèvre montois Joseph Lacère (1731-1810) ; frère puiné de l'orfèvre-bijoutier Jean-Baptiste Longa (1797-1861). Élève de Paul Delaroche à l'École des beaux-arts de Paris, puis réinstallé en 1848 à Mont-de-Marsan, où il exerça les fonctions de professeur de dessin au collège, puis au lycée impérial à partir de 1866. Sur les Longa, voir : ABBATE Simone, Louis-Anselme Longa, 2008.

, peintre (attribution par source)
Auteur : Bachelet Louis

Louis Charles Bachelet, orfèvre né à Paris le 8 septembre 1817 et mort dans la même ville le 4 novembre 1880 ; fils de Quentin Louis Bachelet et d'Adélaïde Le Proust ; marié à Paris, le 18 avril 1844, avec Thérèse Adèle Binant (Paris 3e, 5 mars 1824 - Paris, 27 août 1854), dont il eut deux enfants : Thérèse Louise Adèle (1846), mariée en 1866 avec Pierre Émile Nicolas ; Georges Théodore (1849-1902).

Actif à Paris (ateliers au 16, rue de Verneuil, magasins au 58, quai des Orfèvres), Bachelet collabora avec Viollet-le-Duc et Ruprich-Robert. Son poinçon, insculpé en janvier 1844, fut biffé le 17 janvier 1877. Sa production était diffusée par le biais d'un Recueil d'objets d'orfèvrerie à l'usage du culte, Paris, Quai des Orfèvres, 58. Entre 1880 et 1890, le fils de Bachelet vendit à Placide Poussielgue-Rusand le fonds et les modèles de l'atelier familial. Réf. : B. Berthod, G. Favier, É. Hardouin-Fugier, Dictionnaire des arts liturgiques du Moyen Âge à nos jours, Lyon, 2015, p. 102-103.

, bronzier (attribution par source)

L'autel, ses ailes et ses deux crédences sont en calcaire tendre (peut-être d'Angoulême), avec colonnettes au fût en marbre rose veiné des Pyrénées ou du Languedoc. La châsse néoromane vitrée qui tient lieu de tabernacle est un laiton martelé et doré, avec cabochons en verre coloré vert, rouge et blanc. A l'intérieur de la châsse est conservé, posé sur un socle en tronc de pyramide recouvert de velours rouge, un cadre-reliquaire plus ancien, en bois doré à la feuille, contenant deux reliques dans un décor de paperoles dorées sur fond rouge.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Saint-Vincent-de-Paul

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Buglose

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